Les hommes sont représentés à 75% dans les articles de presse des médias suisses. Selon le Global Media Monitoring Project, la part mondiale était même de 82% en 2016. La situation n’a pas vraiment évolué en 2019. Dans Blick.ch, la proportion d’articles concernant les hommes est actuellement de 75% et celles sur les femmes de 25%. Ce résultat soulève des questions: n’existe-t-il aucune femme qui mériterait un article à son sujet? Les hommes font-ils de meilleurs gros titres? Ou plutôt la proportion dans les médias est-elle le simple reflet de la réalité du monde du travail, où les femmes sont moins représentées, notamment dans les postes de direction? Les scientifiques parlent d’un «Gender Content Gap». Le sujet fait l’objet de nombreux débats, tout comme chez Ringier.
«Nous souhaitons placer les femmes et les hommes sur un pied d’égalité dans les médias», confie Annabella Bassler, Chief Financial Officer Ringier SA. Elle a lancé l’initiative EqualVoice, présidée par l’éditeur Michael Ringier et le CEO Marc Walder, dans l’idée qu’elle puisse avoir un impact à l’interne comme à l’externe. «Grâce à EqualVoice, nous souhaitons rendre les femmes plus visibles dans les médias», explique Marc Walder.
EqualVoice-Factor, le noyau de l’initiative, met en lumière la visibilité des femmes et des hommes sur les sites Internet de Ringier et de Ringier Axel Springer Suisse. «Pour chaque site Internet, le propre outil de Ringier, Sherlock, analyse le nombre d’articles sur les femmes et les hommes et le nombre d’articles sur le sujet», explique Katia Murmann, rédactrice numérique en chef chez Blick. Deux «scores» résultent de cette analyse: d’une part, le «Teaser-Score» qui évalue les images, les surtitres, les titres et les leads relatifs à la visibilité des femmes et des hommes sur les sites Internet des médias Ringier; et d’autre part, le «Body-Score» qui examine le texte de l’article correspondant en mesurant de manière spécifique la fréquence à laquelle les femmes et les hommes ont la parole. Amazon Rekognition identifie et compte de façon systématique les personnes sur les images des sites Internet. Les algorithmes utilisés et la qualité des données sont régulièrement vérifiés par les spécialistes de données de Ringier et les équipes de rédaction afin que l’intelligence artificielle soit constamment enrichie de nouvelles connaissances et se perfectionne.
«L’objectif n’est pas d’avoir d’un seul coup 50% d’hommes et 50% de femmes dans tous les titres», insiste Marc Walder. «Nos journalistes ne sont pas des activistes. Chaque titre a son propre ADN qui doit être protégé. Il s’agit principalement, pour les rédactrices et rédacteurs en chef, de sensibiliser leurs équipes au sujet de l’égalité. Nous sommes convaincus que les femmes et les hommes ensemble ont plus d’impact que femmes et hommes séparément. De plus, il existe plus de femmes qui mériteraient un article à leur sujet.»
«Au lieu d’exiger des quotas, nous faisons appel à notre pouvoir journalistique et technologique pour promouvoir l’égalité entre femmes et hommes et vivons concrètement cette parité au quotidien», partage Annabella Bassler. «L’égalité de traitement des femmes et des hommes est un sujet d’une grande pertinence sociale. C’est pourquoi il est d’autant plus important pour nous de continuer à promouvoir ce sujet dans la société suisse à travers nos médias et d’apporter notre contribution.»
Les équipes de rédaction de Ringier se penchent depuis longtemps sur le sujet de l’égalité des sexes dans les reportages. Ainsi, le Blick se focalise régulièrement sur des sujets pertinents pour les femmes. De plus, Katia Murmann, rédactrice en chef de Blick.ch, a lancé le Edit-a-thon avec la SRF et Wikipédia, qui présente les biographies de femmes sur Wikipédia.
Chez Beobachter, une équipe de rédactrices et rédacteurs en chef évalue régulièrement l’équilibre hommes-femmes et discute du poids lors des séances de rédaction. Le sujet est également présent dans le quotidien de la rédaction chez Schweizer Illustrierte et dans les médias économiques.
«Il existe déjà de nombreuses bonnes mesures», souligne Annabella Bassler. «Avec EqualVoice, nous voulons unir nos forces, apprendre les uns des autres et créer une plateforme pour ce sujet de grande importance.»
Aujourd’hui, l’initiative EqualVoice a été présentée à toutes les collaboratrices et tous les collaborateurs de Ringier lors d’une manifestation de lancement. Dans chaque bureau de rédaction, des équipes de projet seront désormais constituées pour se pencher sur la question: que signifie EqualVoice pour le titre correspondant et comment pouvons-nous intégrer EqualVoice dans la vie quotidienne?
«Le fait que nous soyons enfin en mesure d’utiliser les données pour montrer noir sur blanc le pourcentage de représentation des femmes et des hommes dans nos médias est décisif. Cela rend la mise en pratique de l’égalité entre femmes et hommes plus faisable, car nous n’avons plus à nous reposer sur l’égalité perçue», se réjouit Annabella Bassler au sujet de l’algorithme développé spécifiquement pour l’initiative EqualVoice.
Les évaluations et les chiffres clés du facteur EqualVoice seront régulièrement communiqués en interne aux collaborateurs du Groupe et publiés dans le rapport annuel de Ringier SA dès 2020.
Ringier SA, Corporate Communications